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Est-ce qu’on t’a déjà dit « laisse ton bébé pleurer, ça lui fera les poumons » ? Ou « laisse le pleurer, sinon il n’apprendra jamais à s’endormir seul » ?
Bien sûr, quand en plus ça provient d’un médecin, on a envie d’y croire, que c’est la bonne attitude à adopter. Mais connais-tu un parent qui laisserait son bébé pleurer quand il tombe ou s’est fait mal ?
… Non.
Alors pourquoi le laisser pleurer quand il n’arrive pas à s’endormir ?
Pourquoi on ne laisse pas un bébé pleurer.
Dès sa naissance et jusqu’à sa deuxième année de vie, un enfant ne maitrise pas la parole, c’est un apprentissage qui se développe vraiment à partir de 15-18 mois. Jusque-là, les pleurs sont donc son moyen principal de communiquer, avec le langage corporel dans un second temps, puis le babillage.
Si ton bébé pleure, c’est donc qu’il a quelque chose à te dire, et sans doute un besoin à combler. C’est sa manière de te dire « j’ai besoin de toi, et que tu reconnaisses mon besoin quand je m’exprime ». C’est comme ça qu’il construit son lien d’attachement avec toi, et qui lui permettra plus tard d’avoir confiance en ses repères et ta sécurité affective.
Mettons-nous dans la peau d’un bébé quelques minutes:
- « Je veux dormir, je suis fatigué, mais je n’y arrive pas. Ben oui, pendant 9 mois, j’étais bien lové dans le ventre de ma mère, au chaud, tout contre elle, je sentais sa présence, son odeur, ses petits bruits, sa chaleur. C’était rassurant ! Ses mouvements me berçaient, sa voix était une douce mélodie qui m’apaisait pour m’endormir. Mais depuis que je suis sorti de son ventre (ou quelques mois après), mes parents voudraient que je m’endorme tout seul, dans un lit un peu grand, à plat dos. Alors je les appelle, par des petits cris au début, puis par des pleurs, parce que j’ai un peu peur aussi. Mais ils ne viennent pas tout de suite, seulement au bout de longues minutes, me font un câlin, un bisou, puis me reposent dans le lit. Ils n’ont pas compris. Alors je pleure à nouveau, mais ils viennent encore plus tard, puis ne viennent plus du tout. Je suis épuisé, par la fatigue de la journée et puis d’avoir tant pleuré sans être consolé aussi. Alors je finis par m’écrouler de fatigue, si triste de n’avoir pas été compris par mes parents. »
Tu l’auras compris, ce que vient de vivre ce petit bébé c’est une des méthodes d’entraînement au sommeil, le « 5-10-15 ».
Certes, au bout de quelques jours, ce bébé ne va plus pleurer pour s’endormir, mais parce qu’il aura compris qu’il ne peut espérer de l’aide alors qu’il est angoissé.
Aimerais-tu appeler à l’aide dans ta maison et que ton conjoint(e) ne réponde pas à tes cris ?
Moi non, je n’imagine pas mon mari, et même mes enfants qui sont plus grands maintenant, ne pas venir à mon secours si je pleurais à m’égosiller la voix, et prendre soin de moi.
Alors laisser un bébé pleurer pour s’endormir, c’est non !
Mais comment on gère les couchers alors ?
Alors je te rassure mama, il y a des méthodes douces pour aider ton bébé à s’endormir seul, SI C’EST CE QUE TU VEUX (et pas parce que tatie Georgette t’as dit que ça devait comme ça).
Accompagner ton bébé dans le sommeil comme dans d’autres étapes de son développement va lui permettre de faire grandir son lien d’attachement sécure avec toi, et sa confiance en lui. Et oui, en lui montrant qu’on est là, présent(e) quand il en a besoin, il comprendra que ses signaux sont clairs et entendus: s’il a besoin de ses parents, il sait qu’il peut les appeler.
Et quand on est en confiance comme ça, on peut partir explorer le monde ! En cas de pépin/bobo/chagrin, notre bébé saura qu’il peut compter sur ses figures d’attachement ! C’est la fameuse métaphore de l’élastique: plus on répond aux besoins/appels de notre bébé, plus il fabrique un élastique souple et solide à la fois entre lui et nous: il peut l’étendre le plus possible pour faire de nouvelles découvertes, et tirer dessus pour nous retrouver: il ne cassera pas.
A toi de trouver la méthode qui te convient le mieux tout en répondant aux besoin affectifs de ton bébé:
Est-ce qu’on peut laisser son bébé pleurer ? Oui, si on est à ses côtés, qu’on lui parle et le rassure. Pleurer est son moyen de s’exprimer, rappelle-toi. Il faut lui laisser cet espace là mais lui montrer qu’on y répond.
Est-ce qu’il faut le prendre dans ses bras à chaque fois ? c’est à toi de voir ce qui est juste pour toi ?
Et concrètement ?
Voici par exemple une méthode douce et par étapes d’aide à l’endormissement:
- En commençant par l’endormissement à bras (ou au sein si bébé allaité), on couche bébé une fois endormi.
- Après quelques jours, on le pose dans son lit avant qu’il ne soit complètement endormi, tout en restant dans la chambre.
- Jours après jours, on avance cette étape jusqu’à pouvoir le poser dans son lit encore bien éveillé. On reste dans la chambre de moins en moins longtemps tout en lui chuchotant des paroles rassurantes.
- Si besoin (maladie, vacances, évènement stressant …), on revient à l’étape précédente, et on prend son temps.
- Quoi qu’il arrive on se rassure, l’endormissement est un apprentissage qui prend du temps à se mettre en place: le cycle de sommeil d’un enfant est en constante évolution jusque 3 ans, et ne ressemblera à un cycle adulte qu’à partir de 12 ans.
Quand laisser pleurer son bébé peut devenir nécessaire.
Dit comme ça ce titre va à l’encontre de tout ce que je viens de conseiller. MAIS, il peut s’avérer parfois nécessaire de laisser pleurer son bébé.
Je m’explique: si tu sens que tu es sur le point de craquer, mama: appelle à l’aide !
Le manque de sommeil peut être difficilement supportable quand les nuits difficiles s’accumulent. La fatigue, le stress, l’envie de vouloir (trop ?) bien faire peut amener à des comportements extrêmes qu’on n’aurait pas imaginer être capable de faire.
Si tu sens que tu en arrives là, si tu as l’impression que tu pourrais secouer ton bébé par exemple: pose leé dans son lit. Même s’il pleure, il y sera en sécurité et tu pourras aller souffler/crier/pleurer dans une autre pièce. Demander de l’aide à ton conjoint/famille/amis n’est pas synonyme d’échec ou que tu es un mauvais parent: au contraire, tu sais reconnaitre tes limites.
Dis toi que tu n’es pas seule à vivre ça, c’est le cas de beaucoup de parents. Parles-en !